Le secrétariat de la FICD a mené une enquête auprès des organisations participantes, ainsi qu’auprès des enseignant·e·s et des élèves de l’Ecole secondaire de Saint-Imier, afin de recueillir leurs avis respectifs sur le processus d'organisation de la Fête de la Solidarité et sur la manifestation qui a couronné la démarche le 25 septembre.

À la lecture de ces réflexions, on se rend compte de la valeur de témoignages basés sur des expériences vécues et de l’importances des activités qui permettent aux élèves d’éprouver pratiquement les notions présentées. »

Les résultats de l’enquête sont plutôt flatteurs et démontrent un sentiment dominant : malgré les nombreuses interruptions dues à la situation sanitaire, la collaboration entre les ONG et les enseignant·e·s a été fort appréciée. En outre, les activités proposées ont aussi été globalement très appréciée par le corps enseignant (8 enseignant·e·s sur 10 ayant attribué une note égale ou supérieur à 7/10 à ces activités). Ce dernier considérant même qu’il a été facile de les organiser (à 92 %).

Un petit bémol est cependant à apporter à cette harmonie. Si les activités, la communication et l’organisation ont été plébiscitées, le corps enseignant a noté plus sévèrement les interventions en classe des associations. En effet, les prestations en classe des représentant·e·s des ONG n’ont pas toujours été à la hauteur des attentes des enseignant·e·s. Pour un bon tiers d’entre eux, le niveau était considéré comme « moyen ». On ne s’improvise pas pédagogue ! Ce résultat tranche avec le ressenti des associations qui ont unanimement considéré le travail en classe comme « bien », voir même « très bien ».

Ici réside tout le challenge de la FICD dans cette démarche : faire se rencontrer et s’apprivoiser deux mondes bien spécifiques, afin qu’ils collaborent à la réalisation d’un projet d’établissement.

Ces résultats de l’enquête indiquent donc une piste de travail importante pour la fédération, qu’elle a d’ailleurs déjà planifiée dans son programme d’activité, à savoir un soutien à ses associations-membres dans l’amélioration de leurs compétences en matière d’interventions en milieu pédagogique.

Du côté des élèves

Principaux concernés par ces trois années d’activités menées en classe, les élèves ont apprécié, dans une large majorité, les activités proposées en classe (78 % des votants ont attribué une note égale ou supérieure à 7/10). Plus concrètement, les élèves ont été surpris par les effets de la mondialisation :« il y a du Coca au Zanskar ! », par la méconnaissance des actions de solidarité dans notre région : « on ne s’intéresse pas assez aux associations, alors qu’il y en a beaucoup », ou encore ont exprimé quelques réflexions qui traduisent ce que les interventions des ONG dans leurs classes ont pu leur apporter en matière de connaissances interculturelles. :  « Les marocains parlent français ? », « il y a des mentalités différentes selon le pays », « les enfants doivent faire autant de km pour aller jusqu’à l’école ». Les différentes activités et présentations proposées ont apporté une réelle plus-value aux élèves qui ont apprécié de pouvoir « communiquer avec les marocains », « découvrir d’autres pays et d’autres régions » ou « quand les gens nous racontaient les différentes expériences qu’ils ont vécu ». À la lecture de ces réflexions, on se rend compte de la valeur de témoignages basés sur des expériences vécues et de l’importances des activités qui permettent aux élèves d’éprouver pratiquement les notions présentées. Ces interventions se profilent clairement parmi les centres d’intérêt des jeunes qui sont avides de rencontrer des gens avec un vécu et une solide expérience. Les élèves se sont montré·e·s sensibles à ces témoignages, qui diffèrent d’un simple documentaire, ainsi qu’à l’expérimentation de ces activités qu’ils ont pu vivre concrètement.

Et le jour de la fête

La seconde partie du questionnaire abordait la Fête elle-même, la manifestation du 25 septembre. On observe très peu de nuances, au sujet de cet événement, entre les organisations-membres, les enseignant·e·s et les élèves : 92 % des votant·e·s ont attribué une note égale ou supérieure à 7/10 à cette journée particulière. Comme pour le processus, les activités ont été largement plébiscitées et très peu de remarques négatives ont été relayées sur ce questionnaire. On relèvera toutefois quelques propositions d’amélioration, de la part des élèves notamment, qui auraient souhaité une fête sur deux jours ou davantage d’activités.

Certains élèves ont également eu une pensée pour leurs camarades issus de l’immigration et ont indiqué qu’ils auraient souhaité des « présentations par des élèves qui ne sont pas originaires de la Suisse, de leur pays d’origine et de leur culture ». Lors de précédentes Fêtes de la Solidarité, des associations de migrant·e·s et des élèves issu·e·s de la migration avaient activement participé au processus. C’est donc une idée à reprendre, en effet, puisque l’un des moyens de sensibiliser les citoyen·ne·s de demain à la solidarité et à une meilleure compréhension de l’autre, est de leur permettre de participer à l’accueil de l’étranger qui arrive en Suisse.  Dans notre monde où les interactions sont toujours plus nombreuses, l’accueil de l’étranger ici encourage, par effet ricochet, la solidarité avec les populations les plus fragiles dans le monde entier.


Bruce Rennes, chargé de projets ● FICD