Quand nous avons commencé notre projet de pisciculture dans la vallée de Miya à Mbujimayi en RDC, nous avions deux objectifs clairs : combattre la faim en fournissant des poissons frais à une vingtaine de familles dans une région où il est difficile de trouver du poisson frais, et donner du travail à une dizaine de personnes qui gagneraient un salaire pouvant leur permettre de se prendre en charge et de s’occuper de leurs familles.

Membre FICD :

Association basée à Saint-Brais, CONGO.JU est active en RDC. Projets : programme d’alphabétisation et de formation pour les veuves, victimes oubliées ; parrainage d’une vingtaine d’enfants et d’étudiants : accès à l’école secondaire et à l’université ; projet de centre hospitalier, avec maternité et pédiatrie, et accueil des femmes victimes de violences.

Par notre initiative, nous avons créé de l’émulation ! Nous savons qu’une dizaine de familles nous a emboîté le pas et se réjouit aujourd’hui d’avoir des étangs pour leur consommation domestique de poissons. »

En effet, les poissons frais consommés dans la province du Kasaï oriental, viennent de très loin : de l’occident, des régions côtières ou des lacs de la République démocratique du Congo (RDC). Et pour une région qui compte plus de 5 millions d’habitants, il faut faire venir des tonnes et des tonnes de poissons dits frais. Et pour de telles quantités de poissons, il faut une pêche intensive avec tout ce que cela implique. Il faut également compter le transport, en avion, par bateau et camion, etc.

Par contre, pour nos étangs, nous avons pris le temps qu’il fallait pour les faire avec les outils locaux. Nous avons rassemblé des communautés locales pour y travailler. Nous utilisons l’eau naturelle d’un petit ruisseau qui nous sert de canal d’amenée. Nous nourrissons nos poissons avec les semoules et les farines de manioc et autres fruits de nos champs. Nous fertilisons les étangs avec des produits naturels comme des plantes, des fientes de chauve-souris, de canards, de porcs que nous élevons sur place ! Toutes ces matières se mélangent et produisent divers insectes qui servent aussi à nourrir les poissons. Et l’eau fertilisée qui sort des étangs par le canal d’évacuation est récupérée pour arroser les cultures maraîchères qui profitent de l’engrais biologique transporté par cette eau.

Par notre initiative, nous avons créé de l’émulation ! Nous savons qu’une dizaine de familles nous a emboîté le pas et se réjouit aujourd’hui d’avoir des étangs pour leur consommation domestique de poissons. Nous savons que notre production n’a pas encore atteint le volume que nous espérions. Mais les personnes qui consomment ces poissons les préfèrent largement aux poissons importés. C’est certes une petite proportion de la population kasaïenne, mais c’est déjà un pas pour diminuer la consommation excessive de poissons pêchés sans respect de l’environnement marin et sans aucun souci de renouvellement. Voilà notre contribution à la protection des fonds marins et à la promotion de la pêche durable.


Jean-Pierre Ndianyama ● CONGO.JU