Une délégation Suisse s’est rendue à l’Institut Agricole d’Obala du 27 au 30 octobre. Elle était composée par le directeur de l’Office Fédéral de l’Agriculture, Christian Hofer, par le président de la Fondation Rurale Interjurassienne (FRI) Christian Tschanz, par le directeur de l’école d’agriculture de Châteauneuf en Valais Raphaël Gaillard et par le président de la FICD et directeur de la FRI Olivier Girardin. La délégation a été accueillie par le directeur général de l’IAO Louis Ndjié et son équipe de direction.

Le premier jour a été consacré à faire une visite de l’école avec une présentation de l’IAO, sa mission son parcours et les défis à relever à l’avenir. L’après-midi nous avons visité de la ferme de Bilone qui sert de lieu de formation pratique et également de production avec une grande diversité d’ateliers de production. La ferme de Bilone est également le siège de la coopérative agricole fondée par l’IAO. La délégation a été impressionnée par l’engagement et la motivation des jeunes dans la formation agricole avec une proportion importante de jeunes femmes qui représentent environ 40% des effectifs. Ce sont actuellement plus de 1700 jeunes qui suivent une formation dans les différentes filières proposée par l’IAO alors qu’il y en avait que 30 en 2003. C’est un véritable bon en avant qu’a réalisé l’IAO en 20 ans. La formation s’étend du secondaire, en passant par la formation agricole initiale à la formation aux niveaux supérieurs avec les filières des ingénieurs agronomes. Les possibilités offertes sont ainsi nombreuses et les jeunes s’inscrivent de manière importante lors des concours d’entrée. Les métiers liés à l’agriculture et à l’alimentation suscitent ainsi un engouement et offre de réelles perspectives d’emploi et d’installation en tant qu’entrepreneur en milieu rural. L’IAO accompagne les jeunes formés dans leur projet de création d’entreprise et d’installation avec un appui sous forme de conseil, d’accompagnement et d’appui financier avec le soutien du Fonds International de Développement Agricole (FIDA).

Nous avons ensuite effectué plusieurs visites de terrain auprès de jeunes entrepreneurs agricoles. Certains se sont lancés dans la production de poulets, d’autres dans la production porcine et d’autres encore dans la production végétale avec la production de légumes et les cultures vivrières de base. Tous les jeunes femmes et hommes que nous avons rencontrés, font preuve d’engagement et d’une grande confiance dans leur capacité. Ils ont envie de s’investir pleinement dans le développement de leurs entreprises agricoles.

Le directeur de l’OFAG Christian Hofer et le président de la FRI, ainsi que le directeur de l’école de Châteauneuf ont été impressionnés par la détermination et le dynamise de ces jeunes qui ont choisi l’agriculture pour métier. Le Cameroun dispose d’un important potentiel de production qui peut être valorisé par des jeunes disposant des compétences et de la confiance en eux. Il y a un réel phénomène et engouement autour de l’IAO qui a été relevé par l’ambassadeur de Suisse au Cameroun Martin Strub qui a participé au Conseil d’administration de l’IAO, qui a eu lieu ce dimanche 29 novembre après une conférence sur la thématique de la sécurité alimentaire, qui a réuni environ 300 étudiants de l’IAO.

Le constat sur le travail important réalisé par l’IAO et son potentiel pour l’avenir est unanime. Le canton du Jura, le canton de Berne et la Suisse qui agissent par l’intermédiaire de la FICD et de la FRI ont été remerciés pour le soutien déterminant apporté à l’IAO qui est devenu un modèle pour la formation agricole en Afrique subsaharienne et en Afrique centrale. Lorsque les jeunes sont formés et qu’ils ont des perspectives de développement, ils ne manifestent aucun intérêt pour se lancer sur les voies de la migration, ils préfèrent nettement rester dans leur pays. L’IAO comme d’autres projets soutenus par la FICD indiquent la voie à suivre pour éviter l’afflux de migrants en Europe et en Suisse. Il est donc essentiel que le canton du Jura, le canton de Berne et la DDC continue de soutenir de telles initiatives porteuses d’espoir pour l’avenir.


Olivier Girardin ● Président de la FICD