L’objectif 5 des Objectifs du développement durable (ODD) a pour but de parvenir à l‘égalité des sexes et à autonomiser toutes les femmes et les filles. Il entre très largement dans le cadre de l’action de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et de sa mission principale qui est d’assurer à chacune et à chacun un travail décent.

Agenda 2030 - ODD 5


Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles

L’inégalité des sexes constitue l’un des principaux obstacles au développement durable, à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté. Grâce à l’OMD 3, qui consistait à assurer l’égalité des sexes et à renforcer le rôle des femmes, des progrès notables ont été accomplis en matière de scolarisation des filles et d’intégration des femmes sur le marché du travail. La thématique de l’égalité des sexes a ainsi acquis une grande visibilité. Toutefois, en raison de l’étroitesse de cet objectif, des thèmes importants comme la violence faite aux femmes, les inégalités économiques et la faible participation des femmes dans les structures décisionnelles politiques n’ont pas été abordés.


Lien : 

Agenda 2030 de développement durable

L’Organisation Internationale du Travail (OIT) cible aussi les groupes spécifiques de personnes échappant souvent au droit du travail et travaillant fréquemment dans l’informalité. C’est par exemple le cas du travail domestique, secteur dans lequel beaucoup de femmes exercent leur activité.

En effet, les inégalités entre les sexes constituent de véritables obstacles au travail décent. Grâce à son statut d’agence de l’ONU mais aussi d’organisation tripartite,  l’OIT s’emploie à travailler avec les gouvernements mais aussi avec les organisations d’employeurs et de travailleurs à travers le monde pour faire reculer les inégalités entre les sexes. 

Ainsi, l’OIT est en première ligne pour lutter contre les formes de violence faites aux femmes et aux filles, notamment lorsque celles-ci s’exercent sur le lieu de travail. La prochaine Conférence internationale du Travail à Genève en juin 2019, qui sera aussi celle du centenaire de l’OIT – devrait voir l’adoption de nouvelles normes internationales afin de mieux lutter contre la violence et le harcèlement au travail, notamment lorsqu’ils s’exercent contre les femmes.

L’OIT lutte aussi contre une autre des pires formes de discrimination qui frappent les femmes : les inégalités salariales entre femmes et hommes pour un travail égal. Ce principe d’égalité existait déjà dans la constitution de l’OIT à sa création en 1919. Hélas, malgré les actions entreprises au fil des décennies, il reste un vœu pieux encore de nos jours, y compris en Suisse.

 Afin de mieux lutter contre ce phénomène intolérable, l’OIT s’est associée à l’ONU Femmes et à l’OCDE pour créer la Coalition internationale sur la rémunération égale (EPIC) avec l’ambition claire d’atteindre un salaire égal entre les femmes et les hommes pour un travail de valeur égale d'ici 2030. La Suisse collabore activement à cette coalition au sein du comité de pilotage. De même, l’OIT insiste sur la nécessité de permettre aux femmes d’accéder aux fonctions de direction à tous les niveaux de décision.

L’OIT cible aussi les groupes spécifiques de personnes échappant souvent au droit du travail et travaillant fréquemment dans l’informalité. C’est par exemple le cas du travail domestique, secteur dans lequel beaucoup de femmes exercent leur activité.  L’idée est, notamment, de protéger leurs droits et de leur donner accès à la protection sociale. Pour cela, l’OIT a adopté la convention no 189, ratifiée par la Suisse en novembre 2014. Elle affirme notamment que les travailleuses et travailleurs domestiques dans le monde, qui s’occupent de familles et de ménages, devront disposer des mêmes droits fondamentaux au travail que ceux des autres travailleurs.

L’Objectif 5 mentionne enfin la traite et l’exploitation sexuelle et d’autres types d’exploitation. Dans ce domaine, l’OIT a considérablement renforcé les moyens de lutte contre le travail forcé au niveau international grâce au Protocole de 2014 qui modernise la convention sur le travail forcé de 1930 en donnant notamment les moyens aux Etats de mieux lutter contre les nouvelles formes de traites d’êtres humains. Ce Protocole est entré en vigueur en Suisse le 28 septembre 2018.

Sur tous ces sujets, en Suisse comme ailleurs, il est important que les textes législatifs fassent l’objet d’un véritable soutien populaire. C’est pourquoi, par exemple, l’OIT et plusieurs partenaires ont conçu la campagne « 50 for Freedom » afin d’encourager un maximum de pays à ratifier le Protocole de l’OIT contre le travail forcé. Car au-delà des lois, ce sont aussi les mentalités qui doivent changer. C’est pourquoi l’accès à un travail décent pour toutes et pour tous passe invariablement par l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et les filles.