Il y a près de 25 ans, la Fondation Avenir Madagascar (FAM) a participé à la création de l’ESSVA, université professionnalisante à Antsirabe. Depuis lors la FAM fournit des bourses aux futur·e·s cadres de Madagascar en se centrant sur les demandes des plus démuni·e·s avec les meilleures chances de réussite dans leurs études. Plus de 1500 étudiantes et étudiants ont obtenu leurs diplômes ou sont diplômé·e·s.

La malnutrition, la pauvreté, les maladies endémiques et la corruption ne sont pas une fatalité, mais des scandales. »

À ce jour, c’est plus de 200 étudiant·e·s qui sont aidé·e·s chaque année, partiellement ou totalement, par les fonds récoltés auprès de ses généreux·ses donateurs·trices. Ce n’est certes pas encore suffisant, car plus de la moitié des étudiantes et étudiants ont besoin d’aide.

Certain·e·s diplômé·e·s ont créé leurs propres entreprises, d’autres se sont fait engager par l’administration malgache,  et d’autres encore ont rejoint les industries locales. Peu d’entre eux·elles ont quitté le pays pour rejoindre l’Europe.



Il n’est pas rare de rencontrer d’ancien·ne·s diplômé·e·s de l’ESSVA dans des postes à responsabilité dans la gestion des parcs nationaux, dans des banques internationales ou dans l’administration publique ou la télévision nationale. Ils·elles ont suivi les filières écotourisme, gestion management ou communication. La totalité des filières, au nombre de six, permet également de créer sa propre entreprise, ainsi que de nombreux·ses ancien·ne·s étudiant·e·s l’ont compris et ont ouvert : qui une gargote, un restaurant, une ferme pour l’élevage du ver à soie ou une école. Toutes et tous ne réussissent pas dans leurs projets, nous ne devons pas être naïf·ve·s, mais peu d’entre eux·elles quittent le pays pour poursuivre ailleurs leurs études ou trouver en Europe un emploi, souvent mal payé et mal reconnu. Toutefois, il est nécessaire de reconnaître les difficultés des jeunes malgaches à s’insérer dans le marché du travail, Madagascar connaissant un important taux de chômage actuellement. Il n’est pas rare que d’ancien·ne·s étudiant·e·s s’approchent de la FAM en vue d’un soutien financier pour la poursuite de leurs études. Actuellement, nos finances ne le permettent pas et nous devons les renvoyer vers d’autres soutiens. La FAM se concentre sur la formation de base et ne peut se permettre de soutenir ces jeunes qui ont déjà acquis un premier diplôme, simplement pour des questions financières. En effet, les fonds manquent pour les soutenir et les besoins sont immenses.

José Ribeaud, le fondateur de notre ONG disait : « La malnutrition, la pauvreté, les maladies endémiques et la corruption ne sont pas une fatalité, mais des scandales. Les armes les plus efficaces pour combattre ces fléaux sont la formation, l’éducation, la communication et la prévention. » Nous pourrions ajouter l’émigration à cette liste des fléaux du Sud.

En soutenant la formation professionnelle des jeunes malgaches, la FAM contribue à l’émergence d’une classe d’entrepreneuses et d’entrepreneurs à Madagascar, de cadres intermédiaires directement employé·e·s par les institutions et les industries malgaches. La formation professionnelle fait partie de nos trois axes d’action au côté de l’éducation, l’information et la protection de l’environnement. Le soutien aux étudiantes et étudiants de l’ESSVA représente, pour nous, membres du Conseil de la FAM, un engagement permanent et important


Pierre Petignat, président ● Fondation Avenir Madagascar