En 2015, soutenue par la FICD, l’association CormoAtlas avait inauguré un internat implanté dans la zone rurale de Bouchbel, dans le Moyen-Atlas, au Maroc. Ce bâtiment favorise la scolarité des élèves, plus particulièrement des filles, en leur évitant de nombreuses heures de route pour se rendre à l’école.

Membre FICD


CormoAtlas

CORMOATLAS, basée à Cormoret, est active dans le Moyen-Atlas marocain. Outre la récolte et l’acheminement d’outillage, de matériel scolaire et paramédical, elle a cofinancé, avec la FICD, un internat, facilitant la scolarité des enfants dans cette zone montagneuse où les habitations sont éloignées des écoles.


Grâce à l’abandon des travaux ménagers par les jeunes filles et du gardiennage du bétail par les jeunes garçons, les enfants sont mieux reposés et donc plus concentrés sur leur scolarité. »

Depuis la rentrée scolaire 2018/2019, l’internat de Bouchbel loge 132 internes, élèves de primaire. Un effectif stable depuis l’ouverture de l’établissement, si ce n’est que, pour la première fois, il accueille davantage de filles (68) que de garçons (64). En outre, la cantine reçoit 44 élèves externes supplémentaires (dont 20 filles) qui déjeunent quotidiennement à l’internat, contre 28 lors de son ouverture.

Un projet qui participe à la vie économique

L’internat contribue à la vie économique de Bouchbel en employant des villageois à différentes fonctions : encadrant-e-s, cuisinier-ère-s, gardien-ne-s, etc. Il s’approvisionne aussi régionalement. « Lors de l’inauguration, en 2015, Bouchbel était un hameau. Depuis la présence de l’internat, la zone se développe. Bouchbel devient un petit village, avec une vie économique », détaille Abdelkader Zalagh, président de CormoAtlas.

Si l’état n’intervient pas dans la construction d’internats, il participe, en revanche, au financement des frais de fonctionnement. Toutefois, le versement des contributions est parfois aléatoire et le paiement de certaines factures devient alors problématique. « Mais comme l’internat dispose d’une excellente réputation, les commerçants font confiance à la direction de l’établissement. Une fois, malgré une créance, le boulanger n’a pas refusé de fournir l’établissement. Il sait où va le pain ! »

Des effets sur la vie scolaire

L’ATAD est l’organisation partenaire de CormoAtlas. C’est elle qui gère l’internat. Son président, Mohamed Ait Khouya, s’enthousiasme des changements induits chez les élèves depuis l’ouverture du bâtiment : « Les enseignants constatent un meilleur engagement des jeunes, une augmentation du niveau scolaire, une meilleure discipline et une plus grande fraicheur pour l’apprentissage… » En effet, outre l’accès facilité de l’école aux élèves, ces derniers bénéficient de conditions cadres idéales : entre respect des heures de sommeil, alimentation équilibrée et appuis scolaires par des enseignants au chomage engagés par l’association ATAD. « Grâce à l’abandon des travaux ménagers par les jeunes filles et du gardiennage du bétail par les jeunes garçons, les enfants sont mieux reposés et donc plus concentrés sur leur scolarité. »

Une stratégie d’ouverture et un concept modèle

Dans le cadre de sa stratégie d’ouverture et d’épanouissement des élèves, l’ATAD veille à ce que les enfants de Bouchbel participent à tous les événements scolaires sportifs et culturels. Ils participent à des ateliers de formation dans les domaines de la musique ou du théâtre, par exemple. Un objectif : exprimer et développer leur talent. « C’est aussi grâce à ça que les enfants de Bouchbel sont les meilleurs de la région ! », explique Abdelkader Zalagh.

Enfin, grâce à l’organisation de Portes Ouvertes, la population locale, le corps enseignant de la province, les autorités locales et la société civile ont pu observer de près les conditions de vie des enfants. Le modèle de l’école communautaire de Bouchbel est une référence exceptionnelle dans la région de Khénifra et une solution efficace pour la scolarisation et la lutte contre l’abandon scolaire, principalement des filles. L’établissement a fait l’objet de visites de délégations de différentes régions du pays ayant salué cette expérience et plusieurs internats similaires ont vu le jour ou sont en cours de réalisation (Oujda, Midelt, Khmisset, Tinghir, Settat).

Toutefois, le projet de Boubchel n’est pas complètement terminé. Un bâtiment reste à construire pour développer les dortoirs et les différentes zones de travail, telle que la salle multimédias. Souhaitant poursuivre sa mission jusqu’au bout, CormoAtlas multiplie les efforts et les actions de recherche de fonds afin d’aider son partenaire à boucler le budget nécessaire à cette belle réalisation.


B. Rennes (FICD),A. Zalagh (CormoAtlas), M. Ait Khouya (ATAD) cormoatlas ● cormoatlas.ch