Pouvez-vous présenter votre association en quelques mots : pour quelles raisons a-t-elle été créée ?

Depuis 1990, plusieurs scientifiques affiliés au « Centre Suisse de Recherches Scientifique » (CSRS) à Abidjan, ont mené des projets dans la région Sinzénou, au centre sud de la Côte d’Ivoire. Ces recherches touchent les domaines de l’agriculture, de l’alimentation, de la santé et de l’économie du travail. Des contacts étroits se sont noués et une confiance réciproque s’est développée entre la population et les scientifiques. Nous avons alors ressenti le besoin de former une association, afin de soutenir un développement venant directement de la population. Confortés par de premières expériences positives, nous avons décidé d’apporter notre soutien au développement de la région, c’est ainsi que l’association Sinzénou Djanfouè a vu le jour, fin 1995. Plusieurs de ces scientifiques sont toujours membres du comité de l’association. Notre association soutient des projets dans les domaines de l’éducation et la formation, la santé et la nutrition, l’agriculture, l’artisanat et les activités socio-culturelles.

L’objectif n°1 des Objectifs de développement durable concerne l’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes. Par quelles actions concrètes et quels projets votre association s’investit-elle dans ce domaine ?

Répondre à cette question n’est pas facile. D’abord, on doit réfléchir à ce que cela veut dire « pauvreté » : les besoins humains fondamentaux ne peuvent être satisfaits qu’insuffisamment. Mais quels sont les besoins humains fondamentaux ? Sous le terme de la « pauvreté absolue » la banque mondiale compte cinq indicateurs : le revenu par habitant, l’apport calorique, l’espérance de vie moyenne, la mortalité infantile et les taux de natalité. À ces critères élémentaires, on ajoute souvent encore les vêtements et l’habitation. Selon la pyramide des besoins de Maslow et d’autres auteurs importants, l’homme compte, comme besoins fondamentaux, à part des besoins de maintien de la vie (besoins physiologiques), aussi des besoins de protection et de sécurité, des besoins sociaux, culturels et d’appartenance, d’estime et de réalisation personnelles.

Notre association prend, comme point de départ pour un revenu satisfaisant, une formation de base pour les enfants, comme pour les adultes. C’est pourquoi elle a soutenu, depuis sa fondation il y a 22 ans, des projets de formation. Nous avons construit 15 logements des maîtres, trois écoles de trois classes et une cantine scolaire. En plus, nous avons apporté un appui financier aux cours du soir des adultes et financé l’installation de panneaux solaires pour l’éclairage des classes. L’achat d’une décortiqueuse à café et la construction d’une maison de stockage ont aussi contribué à améliorer les revenus.

Pourquoi avez-vous choisi d’adhérer à la FICD ?

Cela fait plus de 22 ans que nous investissons des moyens modestes, mais de manière très efficace. Lors de notre visite des villages, en été 2017, nous avons constaté que tous les projets co-financés ont été réalisés de manière très satisfaisante et ils sont utilisés. Entre-temps, une école a été construite dans chacun des neuf villages, ainsi que des maisons pour les enseignants qui y sont associés. À l’avenir, nous serons appelés à investir dans des projets plus ambitieux, tels que des châteaux d’eau et d’autres infrastructures vitales. Ces défis nécessitent, certes, des moyens financiers plus importants, mais aussi des connaissances en gestion de projets, etc. Pour réaliser ceci, nous avons besoin d’un partenaire fort et fiable.

En tant que membre de la FICD, nous avons l’occasion de participer à un réseau de petites organisations de développement et d’échanger avec eux sur les questions de développement et de collaboration avec les partenaires dans les pays du sud. En plus, nous avons la possibilité de recevoir des soutiens techniques et financiers de la FICD.


Karin Müller Durmus, Présidente ● Sinzénou Djanfouè ● www.sinzenou.ch