Pétillante stagiaire, Faustine Schmid aura illuminé de sa bonne humeur et de son rire les locaux de la fédération. Ajoutez-y une touche de professionnalisme indiscutable et vous avez le cocktail parfait pour un appui sans faille à notre secrétariat. Organisatrice des festivités du 25e anniversaire, la future « Compliance » bancaire aura marqué de son empreinte la riche histoire de la FICD.

Il est compliqué d’expliquer pourquoi on soutient les gens « d’ailleurs » plutôt que les gens « d’ici ». Il y a un énorme combat à mener contre le climat populiste actuel"

Faustine, rappelle-nous brièvement ton parcours professionnel ?

Après ma maturité professionnelle validée par un stage d’une année au sein du Service de l’action sociale de la République et Canton du Jura, j’ai enchaîné avec un Bachelor en Droit économique à la Haute Ecole de Gestion Arc, à Neuchâtel. En parallèle, j’ai travaillé pour le Bureau jurassien de l’égalité entre femmes et hommes.

Quelles étaient tes tâches ?

Une grande part de mon travail était consacré au secrétariat. Je participais également à l’organisation de la « Journée Oser tous les Métiers » (JOM), du projet les métiers techniques au féminin ainsi que des déjeuners-réseaux, qui mettaient en relation différents acteurs concernés par les thématiques abordées.

À la FICD, outre les tâches administratives, tu t’es occupée de différentes manifestations en lien avec le 25e anniversaire de la fédération. En quoi ton expérience a-t-elle été utile pour mener à bien ces missions ?

J’avais déjà l’habitude d’évoluer dans un petit bureau,  je savais donc travailler de manière autonome. En outre, de par mon passage au Bureau de l’égalité, je travaillais déjà sur des thématiques peu connues du grand public, je connais bien cette dynamique.

Tu as rencontré nos membres à plusieurs reprises, quel accueil as-tu reçu ?

J’ai rencontré pour la première fois nos organisations-membres lors de l’Assemblée générale de mars. Je fus agréablement surprise, plusieurs d’entre elles sont venues me saluer spontanément et ont pris un moment pour discuter avec moi. A aucun moment, je ne me suis sentie abandonnée lors de ces rencontres. J’ai découvert un monde ouvert aux autres, sans aucune barrière. J’ai apprécié la connaissance « terrain » d’Isabelle, notre secrétaire générale, qui connait tout le monde, et qui est au cœur de ce réseau solidaire.

Aussi bien au CIP Solidaire que lors de la Danse sur la Doux, j’ai pu observer les différents échanges entre les membres, ils profitent du réseau pour piocher les bonnes idées des uns et des autres, ils échangent entre eux.

Il s’agissait aussi de ta première expérience dans un comité, comment as-tu vécu ce moment ?

J’ai eu la chance d’arriver à une séance de comité qui se concluait par un souper, ça aide à se sentir à l’aise ! J’ai été impressionnée par le côté décisionnaire : une question est posée, une réponse y est apportée puis protocolée. Toutefois, lors de ma première intervention, j’étais stressée.

J’ai apprécié la diversité et la complémentarité du comité, cela engendre des débats de fond et des remises en question lorsque les doutes sont trop vifs sur certains sujets.

Selon, toi quels sont les principaux défis qui attendent nos membres ?

Le plus gros défi concerne le renouvellement des comités. Peu de jeunes s’investissent, cela posera un problème à certaines associations qui, même si elles sont très dynamiques, risquent de s’essouffler le temps passant. Mais, c’est un problème sociétal qui concerne également les associations culturelles et sportives.

En outre, il est toujours très difficile de combattre les préjugés. Il est compliqué d’expliquer pourquoi on soutient les gens « d’ailleurs » plutôt que les gens « d’ici ». Il y a un énorme combat à mener contre le climat populiste actuel.

Au contact de la FICD, comment a évolué ta pensée sur la coopération au développement ?

Ici, tout était une découverte. C’est un domaine que je n’avais pas spécialement suivi, les notions d’actions au Sud étaient floues pour moi. Je connaissais bien évidemment les grandes organisations telles qu’Amnesty International ou Terre des Hommes. Aujourd’hui, un article dans la presse retient davantage mon attention. Un exemple concret, je me fournis dorénavant en café aux Magasins du Monde, je n’y aurais pas pensé auparavant. C’est une prise de conscience. Certains chiffres me choquent, tel celui que j’ai lu dans une brochure de Caritas qui explique l’augmentation du budget de l’armée au détriment des dépenses dans le social ou la coopération.

Quel bilan tires-tu de ton stage à la FICD ?

J’ai rencontré plein de nouvelles personnes. Des gens que je n’aurai pas pu côtoyer dans un autre cadre : Olivier, qui dirige la Fondation rurale Interjurassienne, Claire qui est journaliste, etc. J’ai aussi participé à ma première conférence de presse. Et finalement, sans aucun doute, j’ai été sensibilisée aux problématiques de la coopération et du développement.

Quelles sont les prochaines étapes de ton parcours professionnel ?

En juin, je terminerai mon Master en Lutte contre la criminalité économique à Neuchâtel. On y parle notamment de blanchiment d’argent et de corruption, des thèmes en rapport avec le système de contrôle interne (SCI) qui occupera ces prochains mois le comité et le secrétariat de la FICD. Je serai également en recherche d’emploi, j’aimerais travailler dans la conformité bancaire : on y fait en sorte que les banques respectent les règles et les procédures en vigueur, et que les clients qui ouvrent des comptes soient honnêtes.


Propos recueillis par Bruce Rennes, chargé de projets ● FICD