« Si vous étiez dictateur dans votre pays, quel système de santé mettriez-vous en place ? » Voici la question qui nous avait été posée dans le cadre d’un cours sur la santé publique. Les participants étaient des étudiants, fonctionnaires ou responsables provenant majoritairement de Suisse ou de pays à revenu faible ou intermédiaire, soutenus par un programme de la DDC.

Quelle n’a pas été notre surprise lorsque des participants d’un pays anciennement satellite de l’URSS jugeaient injuste un système dans lequel certaines personnes paient beaucoup et d’autres rien, mais où tout le monde a accès aux mêmes prestations de santé. »

Un autre étudiant suisse et moi avons proposé des systèmes visant à améliorer l’accessibilité pour tous ainsi qu’une répartition plus équitable des frais de santé dans la population. Ces revendications nous semblaient aller de soi.

Quelle n’a pas été notre surprise lorsque des participants d’un pays anciennement satellite de l’URSS jugeaient injuste un système dans lequel certaines personnes paient beaucoup et d’autres rien, mais où tout le monde a accès aux mêmes prestations de santé.

Est-ce que, lors d’un séjour dans ce pays, nous accepterions de nous faire soigner dans un hôpital public comportant des grandes failles en termes d’hygiène et d’équipement ? Les discours de partage sont bien plus faciles à faire lorsque les prestations de santé de base font partie des meilleures au niveau mondial. Il est dès lors illusoire de penser que, dans une situation similaire, nous penserions différemment que ces participants.

Et quid d’un système de santé à mettre en place au niveau mondial ? Une assurance santé globale, où les pays contribueraient en fonction de leur PIB ? Nous devrions alors débourser énormément pour avoir un système de santé moins bon. Mais ce serait bien plus équitable, en théorie.

Ce qui s’applique pour la santé publique est évidemment également valable dans tous les autres domaines du développement. La Suisse a le luxe de pouvoir être généreuse, mais a-t-elle le courage d’aller au-delà et de faire preuve de vraie solidarité ? Celle qui nous permettra d’atténuer les grandes disparités géographiques ? La FICD et ses organisations-membres ne règlent pas le problème de fond. Mais, par leurs activités, elles s’engagent et essaient d’en limiter les conséquences.


Maurane Riesen ● Vice-présidente de la ficd ● www.ficd.ch