Une interface entre ONG et collectivités publiques
Dès sa création, la Fédération interjurassienne de coopération et de développement (FICD) s’est donné pour mission d’être une interface entre les ONG qui œuvrent dans la coopération au développement et les collectivités publiques afin de donner accès à ses organisations-membres à des fonds publics. Pour y parvenir, elle a dû démontrer qu’elle était représentative du tissu de ces ONG dans sa région, en acquérant suffisamment de membres, gagner la confiance et la reconnaissance des autorités communales, cantonales et fédérales, et enfin se munir de ressources et d’outils lui permettant d’assurer sa crédibilité.
Un soutien, en vue d’un renforcement institutionnel, a été accordé par le canton du Jura à la FICD dès 2003. Cet ancrage cantonal a permis à la FICD d’obtenir également le soutien de la Direction de la coopération et du développement (DDC). En 2008, la Commune de Delémont décidait de doubler son aide au développement dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement, en accordant un soutien au fonds de projets de la FICD, également alimenté par la DDC, le canton du Jura, puis le canton de Berne, via le Conseil du Jura bernois et le Fonds de loterie du canton de Berne.
La gestion d’un fonds de projets exige des outils, des règles et des procédures, mais surtout une commission d’expert·e·s en charge de l’examen et de l’évaluation des projets soumis pour financement à la FICD par ses organisations-membres. Depuis 2010, la FICD est donc dotée d’un fonds de projets, d’une Commission technique (CT), de formulaires de demande de financement et de rapports, d’instruments d’évaluation et de suivi des projets, ainsi que de reporting. La qualité des projets et de leurs impacts est au centre des préoccupations du comité de la FICD et de la CT, ainsi que le respect d’un certain nombre de critères, tels que la pertinence, la durabilité, la lutte contre les changements climatiques, les droits de l’homme et l’égalité des genres, etc. Les actions menées par les organisations membres de la FICD doivent aussi s’inscrire dans le cadre de référence international de l’Agenda 2030 et de ses 17 objectifs de développement durable.
L’accès à des fonds publics implique un certain nombre de devoirs, notamment celui de respecter les critères de qualité exigés par les bailleurs, les normes en matière de contrôle financier ou les délais de remise des rapports. Le comité de la FICD travaille sans relâche à répondre aux exigences de ses bailleurs, mais aussi à informer et sensibiliser les élu·e·s et le public à l’importance de la solidarité internationale et au maintien du soutien à la coopération au développement. Le renouvellement des contrats constitue une partie importante des efforts de la fédération pour garantir la pérennité des financements et le soutien des projets sur le long terme.
Le respect des exigences de chacun de ses bailleurs, la gestion des impératifs administratifs de plus en plus complexes, ainsi que la sensibilisation à la solidarité internationale sont les défis que la FICD est amenée à relever au quotidien, dans un contexte où ce travail est parfois difficile à faire reconnaître.
En 2022, la FICD souhaite démarcher les communes du Jura et de la partie francophone du canton de Berne, afin qu’elles s’impliquent davantage dans la solidarité internationale.
Elle devra également entrer en négociation avec la DDC et la République et canton du Jura, dans le cadre du renouvellement de ses contrats pour les années 2023 et 2024.
La FICD saisira cette occasion de réaffirmer l’importance du travail des ONG et de l’engagement de la société civile dans la coopération au développement.
Isabelle Boegli, Secrétaire générale de la FICD
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