L'utilité des voyages de suivi
Le suivi, et les voyages qui peuvent en découler, est un élément essentiel de la bonne gestion d’un projet. Mal programmé, il peut en devenir un maillon faible. Cette thématique est détaillée dans le livre « Outils de gestion pour projets de coopération au développement » édité par les fédérations cantonales de coopération dans le cadre du FEDERESO, en 2010. Voici un bref aperçu de ses caractéristiques.
Le « Suivi » est l’une des activités de la phase de réalisation d’un projet. Dans le livre «Outils de gestion pour projets de coopération au développement», il est défini comme « la collecte systématique des données et des informations sur l’évolution du projet au fur et à mesure de sa réalisation, selon les indicateurs prévus lors de la programmation. » Effectuée sur le terrain, la collecte des données doit respecter les caractéristiques suivantes : elle doit être simple, programmée dès le début du projet, pertinente, optimalisée et économique, soit « rassembler le moins de données possibles pour avoir le plus grand nombre d’informations utiles à faible coût. »
Durant les deux dernières années, beaucoup de voyages de suivi ont été compromis par la pandémie et bien souvent remplacés par des réunions en ligne entre les partenaires du Nord et du Sud. Toutefois, cette alternative ne peut remplacer une visite sur le terrain, qui présente de nombreux avantages, à condition d’en définir, en amont, les objectifs. Si les voyages de suivi ont souvent pour objectif le reporting, ils peuvent également contribuer à identifier des besoins et déterminer les actions prioritaires susceptibles d’y répondre. Ils ne sont en aucun cas destinés à “récompenser” des bénévoles. En revanche, au retour d’une visite sur le terrain, ceux-ci voient généralement leurs connaissances élargies et leur motivation renforcée, ce qui a un impact également sur les autres bénévoles de l’organisation.
Dans la présente Infolettre, cette thématique est parfaitement illustrée par le compte rendu du voyage d’Olivier Girardin, président de la Fédération interjurassienne de coopération et de développement. En effet, il s’est rendu en mai dernier au Cameroun et en Côte d’Ivoire pour respectivement suivre l’évolution de l’Institut Agricole d’Obala (IAO) – établissement soutenu par la FICD – et visiter les projets des associations Action-Puis pour tous les peuples et Sinzénou Djanfouè. Ainsi, au cours d’un même voyage, notre président a accompli plusieurs missions, à savoir notamment celles de participer au renforcement institutionnel de l’IAO et de prendre connaissance des difficultés rencontrées par nos membres dans un contexte mis à mal par la pandémie, puis par le conflit russo-ukrainien.
Au-delà des aspects relationnels et des liens de confiance qui sont tissés, ou renforcés, entre les partenaires du Nord et du Sud, le suivi d’un projet a plusieurs fonctions : suivre l’évolution des activités prévues dans le calendrier fixé, contrôler les dépenses, vérifier le niveau des résultats obtenus et entreprendre des mesures correctives, si nécessaire. En outre, ces éléments doivent être synthétisés dans une base de données qui servira de source à une évaluation ultérieure.
En effet, l’élaboration d’un rapport final, une des conditions sine qua non pour obtenir le solde retenu à cet effet sur une contribution accordée par la FICD, doit contenir une évaluation, afin de mesurer l’efficacité, l’efficience, la pertinence, l’impact et la durabilité du projet. Outre les informations fournies par le partenaire du Sud, le voyage de suivi est un instrument supplémentaire pour étayer les données de la réalisation du projet. Pour ce faire, chaque association a sa méthode, qui dépend de ses ressources humaines et du coût du projet. Depuis bientôt deux ans, la FICD publie régulièrement des interviews des responsables de ses associations-membres. Ils et elles répondent à différentes questions et notamment à celle-ci : comment organisez-vous le suivi de vos projets ? Nous avons rassemblé ces réponses sur une page dédiée, que nous vous invitons à consulter afin d’en apprendre davantage sur les méthodes de suivi de chacune de ces associations.
Bruce Rennes, chargé de projets
|