Comme tous les pays signataires de l’Agenda 2030, le Burkina Faso dispose d’un plan national de mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD). L’objectif n°10 précise notamment d’« ...autonomiser toutes les personnes et favoriser leur intégration sociale, économique et politique, ... ». En développant l’école rurale pour jeunes filles de la région de Piengou, située à environ 200 kilomètres à l’Est de Ouagadougou, la capitale, la coopérative Taamba apporte sa pierre à l'édifice, pour atteindre cet objectif. Elle est soutenue dans son action par l’association tramelote La Goutte d’Eau.

Membre FICD


La Goutte d'eau

Association basée à Tramelan, La Goutte d’eau a pour but de soutenir des familles rurales résidant au Burkina Faso, dans la région de l’est, afin de leur permettre d’améliorer à long terme leurs conditions de vie trop souvent précaires. lagouttedeau@bluewin.ch.


On le constate jour après jour, l’éducation des filles est l’instrument le plus efficace de développement de la société Burkinabé. »

Le rapport national burkinabé sur les ODD rappelle que « l’investissement dans l’autonomisation économique de toutes les couches sociales est la voie la plus sûre vers l’éradication de la pauvreté et une croissance économique inclusive. Les dernières années ont vu l’accomplissement de progrès majeurs en termes de réduction des inégalités au niveau de la répartition des revenus et de l’autonomisation des femmes. »

Les jeunes filles sont l’avenir des femmes, c’est pourquoi il est essentiel qu’elles soient éduquées et qu’elles apprennent à faire respecter leurs droits. Une fille privée d’école a 3 fois plus de risques d’être mariée avant ses 18 ans. Instruite, elle peut prendre sa vie en main. Sensibilisée à l’importance de l’éducation, elle veille à ce que ses enfants aient une éducation de qualité et lutte ainsi à son tour contre les discriminations. En revanche, une fille qui ne va pas à l’école ne pourra pas participer activement aux prises de décision de la société dans laquelle elle vit.

L’éducation est le moyen pour les filles d’accéder à l’autonomie financière. Une fille éduquée a plus de chances de trouver un emploi rémunéré. Elle est plus apte à créer son entreprise et à la gérer efficacement. Ainsi, c’est le rôle de l’éducation domestique mise en place par le Groupement Taamba. Il vise à préparer les jeunes filles à leurs futures responsabilités sociales et à la réalisation d’activités génératrices de revenus.

Depuis 1999, les responsables de la coopérative ont mis la formation des filles au centre de leurs préoccupations. C’est ainsi qu’avec l’aide de partenaires suisses, ils ont pu réaliser plusieurs initiatives en faveur de l’éducation des filles. En plus de l’alphabétisation et de la sensibilisation aux valeurs sociales, les jeunes filles développent des aptitudes aux métiers suivants : le tissage, la teinture, le jardinage et la couture.

La Cooperative Taamba a formé plus de 700 filles, ce qui a grandement impacté la région : plus de 90 % d’entre elles ont pu créer des activités génératrices de revenus (AGR). Ainsi, elles soutiennent leur mari et disposent de moyens pour payer la scolarité de leurs enfants. Comme un effet boule de neige, ces anciennes élèves diffusent leur savoir en participant à la formation d’autres filles de leur village.

Aujourd’hui, la Coopérative continue de lutter pour l’égalité des chances en sensibilisant les communautés à l’importance de l’éducation, en luttant contre les violences à l’école, en soutenant les filles en difficultés scolaires, en plaidant auprès des autorités politiques et en recherchant des partenaires pour soutenir son action.

On le constate jour après jour, l’éducation des filles est l’instrument le plus efficace de développement de la société Burkinabé.


Benjamin Lompo Yempaguidi  ● Coopérative Tamba, partenaire de la Goutte d’Eau