Au Tchad, les apprentissages se déroulent habituellement chez un patron de manière très informelle.  La méthode est basée sur l’observation et le «faire avec». Le patron indemnise ses apprentis avec du savon et un repas journalier, Les éléments théoriques se glanent au vol.

Membre FICD


Mission Evangélique au Tchad

Fondée en 1959, la MISSION ÉVANGELIQUE AU TCHAD travaille en partenariat avec les églises protestantes évangéliques tchadiennes. Basée à Moutier, l’association est active au Tchad : formations polytechniques, prévention de la mortalité infantile, consultations prénatales, etc.


Bien souvent, pour ouvrir un commerce actif dans la soudure ou la mécanique, les apprentis doivent être soutenus par des familles qui disposent des fonds nécessaires au démarrage d’une petite entreprise. »

Les jeunes qui ne sont plus scolarisés ont la possibilité d’intégrer des collèges techniques afin de démarrer un apprentissage. Toutefois, les obstacles demeurent nombreux : par souci de rentabilité, les classes comportent plusieurs dizaines d’élèves et, par manque de moyens, l’enseignement théorique est privilégié au détriment de la pratique. Un comble pour une formation qui se veut manuelle.

La Mission Evangélique au Tchad (MET) soutient deux centres de formation technique. Ils allient de manière équilibrée enseignement théorique et pratique : le maître d’apprentissage dirige un atelier à faible effectif, de 3 à 10 apprentis. Dans le détail, les filières de menuiserie, soudure, maçonnerie et mécanique durent deux ans ; les formations de tricot et de couture, qui s’adressent aux femmes, durent 3 mois. L’un des centres soutenu délivre même des Certificats d’Aptitudes Professionnelles depuis 2018. L’objectif final étant bien évidemment de permettre à ces apprentis d’être rapidement autonomes et capables de lancer une activité génératrice de revenus.

Leur formation terminée, la majorité des apprentis retournent dans leur village. Leur travail est un complément de revenu pour la famille et une véritable source de fierté. Par exemple, Ouril est une jeune femme qui a gagné le respect de sa communauté en ouvrant un atelier de couture. Citons encore l’atelier de menuiserie mis sur pied par un ancien apprenti. Ce dernier attire des jeunes, heureux de mettre la main à la chignole lorsque des commandes affluent.

Bien souvent, pour ouvrir un commerce actif dans la soudure ou la mécanique, les apprentis doivent être soutenus par des familles qui disposent des fonds nécessaires au démarrage d’une petite entreprise.

Ainsi, on le constate, le chemin vers l’emploi est encore très inégalitaire au Tchad. En soutenant des centres de formation technique, l’objectif de la MET est de gommer ces différences afin d’atteindre une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous.


Bruce Rennes (FICD) et Daniel Boegli ● missiontchad.org