Dans un monde où la crainte d’une inégalité économique et d’une dégradation environnementale grandissent, les objectifs de développement durable de l’ONU sont essentiels pour garantir une prospérité future et un développement durable pour les habitants de notre planète. L’ensemble du secteur des transports aériens s’engage à remplir son rôle dans la réalisation des ODD de l’ONU. Notre analyse montre que l’aviation peut contribuer activement à 15 des 17 objectifs.

Membre FICD


Perception Change

Son objectif : améliorer la compréhension globale de la pertinence du travail effectué par la Genève internationale.

Fondation pour Genève

Sa vocation : conforter la place internationale de Genève et en valoriser les atouts.


CONTEXTE ● Actifs sur tous les continents, les responsables d’Organisations non gouvernementales (ONG) voyagent régulièrement en avion, notamment pour effectuer des visites de suivi des projets. À l’heure où l’impact carbone des individus est scruté sous toutes les coutures et que des taxes sont mises en place sur les trajets, de quelles manières cette industrie s’implique-t-elle dans la réalisation des objectifs de développement durable ? Voici quelques éléments de réponses de l’Association internationale du transport aérien.

Lors de l’assemblée triennale de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) qui s’est tenue le 4 octobre à Montréal, des organisations du secteur des transports aériens ont présenté un document de travail commun aux gouvernements leur rappelant le rôle important que le développement des transports aériens peut jouer dans la planification du développement durable au niveau national et régional.

L’aviation se concentre notamment sur un ODD principal, l’ODD 7 : Énergie propre et d’un coût abordable. L’aviation est responsable de 2% des émissions mondiales actuelles de CO2. Notre objectif est de réduire ces émissions de CO2 pour atteindre, d’ici 2050, la moitié des niveaux relevés en 2005. Il s’agit d’un objectif plutôt délicat, puisque la demande de vols est en hausse, en particulier dans les pays en développement. Les avions nécessitent actuellement des carburants liquides pour voler. Si la propulsion électrique pour les courts trajets reste un objectif à long terme, ce sont les carburants d’aviation durables (SAF) qui, à court ou moyen terme, offrent les meilleures opportunités de réduction des émissions. Un vol entièrement alimenté par du SAF pourrait permettre de réduire les émissions de CO2 de 80%, mais nous sommes loin d’un déploiement généralisé pour le moment. Il nous faut créer suffisamment d’économie d’échelle pour garantir que les SAF soient financièrement compétitifs par rapport au kérosène. Nous estimons qu’ils seront viables lorsque leur production atteindra 7 milliards de litres, soit environ 2% de l’ensemble de l’utilisation de kérosène. Notre objectif premier est donc d’atteindre ce niveau de 2%, ce que nous espérons faire d’ici 2025.

Par le passé, en particulier en raison de problèmes lors de leur introduction dans le secteur des transports routiers, les biocarburants ont connu un succès mitigé auprès du mouvement écologiste. Le secteur des énergies nouvelles a fait d’énormes progrès depuis et la production est beaucoup plus sophistiquée. Actuellement, la production de SAF utilise les déchets ménagers et les huiles de cuisson usagées. À mesure que la production augmentera, d’autres matières premières seront requises, mais, afin de dissiper tout doute, les compagnies aériennes présentes à l’AGA de l’IATA de 2017 ont adopté à l’unanimité une résolution par laquelle elles s’engageaient à utiliser uniquement des sources de SAF qui respectent un équilibre écologique en évitant l’épuisement des ressources naturelles. Nous avons travaillé dur pour que le Régime de compensation et de réduction de carbone pour l’aviation internationale (CORSIA) de l’OACI soit soumis aux normes les plus strictes en termes d’inclusion des divers carburants durables.

En outre, tous les SAF produits sont certifiés par le système de la Table ronde pour des biocarburants durables (RSB) ou de l’International Sustainability and Carbon Certification. La RSB est, en particulier, considérée comme le système de certification le plus rigoureux et compte notamment parmi ses membres le Fonds Mondial pour la Nature (WWF), la National Wildlife Federation, ProForest et la CNUCED.

Plusieurs membres de l’IATA se sont associés à des fournisseurs de carburant pour acheter, voire produire directement des SAF. Plus de  200’000 vols ont déjà utilisé des SAF et, avec le soutien d’une politique adéquate, nous sommes convaincus de pouvoir atteindre notre objectif de 2025. Avec la promesse de nouveaux emplois, d’une innovation technologique et d’une indépendance énergétique, les SAF offrent de formidables opportunités, non seulement pour l’environnement, mais également pour les économies nationales.

À ce jour, le nombre de gouvernements qui proposent une aide pratique est très variable. En Suisse, par exemple, un plan avait été mis en place en vue de commencer à alimenter en permanence l’aéroport de Genève en SAF. Ce plan ne nécessitait qu’un investissement modeste de la part de la Confédération. Les financements ont malheureusement été suspendus, ce qui a conduit à une annulation du projet. Nous avons besoin d’une approche de partenariat constante entre l’industrie et les gouvernements pour que la production de SAF puisse atteindre son plein potentiel. Cela permettra de garantir que les transports aériens continuent de progresser en matière de développement durable en créant un monde plus équitable et plus prospère pour tous : c’est là la contribution de l’aviation aux ODD généraux.


Michael Gill, Director Aviation Environment for IATA