L’autonomisation économique des femmes est l’une des approches les plus prometteuses pour promouvoir et atteindre l’égalité des sexes. Aujourd’hui, dans beaucoup de pays du Sud, les femmes cherchent de plus en plus à gagner de l’argent, non seulement par des activités génératrices de revenus – emplois informels, partiels, de subsistance – mais également en structurant des filières et en se professionnalisant.

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E-changer

E-CHANGER est une organisation de coopération par l’échange de personnes basée à Fribourg. L’antenne régionale Jura – Jura bernois est située à Lajoux.


Maintenant, l’appui de mon mari est considérable. Il se donne tellement que certains clients le confondent avec le personnel. »

Et même si leurs revenus restent modestes ou irréguliers, ils sont devenus essentiels pour payer la scolarisation des enfants, les soins de santé, l’eau potable ou encore les déplacements. Cette participation à l’économie familiale contribue à l’égalité entre femmes et hommes, et le bien-être économique a alors des répercussions directes sur le bien-être de la famille.

Dans le projet mené par la Marche Mondiale des Femmes / Action Nationale du Burkina Faso intitulé « Autonomisation économique des femmes restauratrices de rue de Ouagadougou» (2015-2017), le but principal était de promouvoir le développement économique des femmes restauratrices de rue de Ouagadougou, avec l’implication et le soutien de leur époux/partenaires. Dans un premier temps, le but était que les femmes gagnent, à leurs propres yeux d’abord, une meilleure estime d’elles-mêmes à travers des formations différentes. Beaucoup d’entre elles se voient maintenant comme entrepreneures. Sur la base de ces formations et à travers des dotations en matériel et l’amélioration de l’infrastructure, le deuxième objectif était que les femmes produisent une augmentation de leurs revenus. Mais travailler en faveur d´une plus grande égalité entre les genres, n´est pas seulement travailler avec les femmes. En particulier, si nous voulons que les femmes assument davantage un rôle productif, sans surcharge de travail, cela implique que les hommes acceptent de s’investir d’avantage dans les tâches ménagères et l’éducation des enfants. En incluant les maris/conjoints dans le projet, surtout à travers le « Théâtre Forum » et des causeries, un processus de réflexion avec les hommes sur leurs rôles et les inégalités entre les genres a été lancé.

Le projet a connu beaucoup de succès, et pas seulement au niveau des revenus. Autant les restauratrices que leurs maris/conjoints disent que l’épanouissement au sein du foyer s’est beaucoup amélioré. L’une d’entre elle dit même : « Maintenant, l’appui de mon mari est considérable. Il se donne tellement que certains clients le confondent avec le personnel. » Quel changement !


Aja Diggelmann ● E-Changer ● www.echanger.ch