L’association Gbonele – Un toit pour toi a été fondée par Ruth Leiber en 2016. Son objectif est la construction d’un centre d’accueil et d’hébergement en Côte d’Ivoire, précisément dans la région de Tabou, au sud-ouest du pays - dont la présidente est originaire - destiné aux élèves des collèges et lycées environnants. La crise sanitaire n’a pas freiné les ambitions de l’association qui a déposé une demande de financement pour son projet auprès de la FICD.

Lorsque je contacte un·e entrepreneur·e et que l’on me demande d’envoyer un dossier, j’insiste pour venir présenter le document en personne. »

Membre FICD :

L’association « Gbonele - Un toit pour toi » a pour but d’implanter un centre d’accueil et d’hébergement en Côte d’Ivoire, précisément dans la région de Tabou au sud ouest de la Côte d’Ivoire, destiné aux élèves des collèges et lycées.La création de ce lieu de vie offrira aux élèves un encadrement adapté dès leur inscription. Ceci afin d’éviter tout soucis d’hébergement et permettre aux parents d’élèves d’éviter la contrainte de recherche de familles d’accueil pour leurs enfants. Ce centre permettra aux étudiants de poursuivre leur scolarité en toute quiétude.

Le projet mené par Ruth Leiber n’est pas le premier. Dans les années 2000, la présidente de Gbonele a participé à la construction d’un bâtiment servant à l’alphabétisation, ainsi qu’à la construction du local de l’école du dimanche. Elle a été également responsable du groupe de jeunes chargés d’entretenir ces bâtiments. À ses côtés, son mari, Philipp Leiber, n’est pas en reste : il a formé durant plusieurs années des apprentis en mécanique auto et en mécanique générale, toujours en Côte d’Ivoire.

Tabou est une ville côtière de 58’000 habitant·e·s située à l’ouest du pays, à environ 443 kilomètres d’Abidjan, la capitale économique du pays. Dans les faits, l’association a déjà acquis le terrain, construit le mur d’enceinte, la dépendance et viabilisé le terrain pour acheminer l’électricité et l’eau. « L’an passé, les membres de Jeune Espoir Afrique, nos partenaires, ont fait un long séjour sur place de 3 à 4 mois. Ils ont finalisé le crépi du mur, ainsi que le lieu de stockage du matériel et un petit studio », détaille Ruth. Bien évidemment, la crise sanitaire a eu quelques conséquences sur l’avancée des travaux. « Au printemps 2020, nous les avons encouragés à rentrer chez eux sitôt le studio et le dépôt terminés, se rappelle Philipp, et ce fut aussi pour nous un crève-cœur puisque nous avons dû rentrer précipitamment en Suisse. »

Une démarche auprès des entreprises

Comme pour toutes les associations, la collecte de fonds a été compliquée ces derniers mois. Responsable des finances, Philipp précise : « Un marché à Tramelan nous rapporte en moyenne entre 500 et 600 francs ; le repas de soutien entre 2’500 et 3000 francs, c’est donc une perte sèche. » Loin de se laisser abattre, Ruth a décidé d’entreprendre une démarche de demande de soutien auprès des entreprises régionales. « C’est une action que je voulais faire depuis longtemps, c’était donc le bon moment. » Et la démarche a été couronnée de succès, grâce à la persévérance de la présidente. « Lorsque je contacte un·e entrepreneur·e et que l’on me demande d’envoyer un dossier, j’insiste pour venir présenter le document en personne. »

La persévérance dont fit preuve Ruth fut payante. « Une entreprise a versé un don de 1’000 francs. » Globalement, malgré le contexte difficile, l’année fut réussie puisque l’association a récolté environ 22’000 francs en 2020 contre 15’000 francs l’année précédente (dons des particuliers compris). « S’il n’y avait pas eu la Covid, sans doute que j’aurais mis moins d’énergie à démarcher les entreprises. »

Le soutien d’une fondation

Au moment d’écrire ces lignes, le projet, accepté par la Commission technique de la FICD, est entre les mains du Fonds de loterie du canton de Berne, pour une demande de financement. Une autre part du projet sera financée par des fonds de la Direction du développement et de la coopération (DDC), via la FICD.

De l’aveu même de la présidente de Gbonele, sans l’implication de Loïc, membre du comité de l’association et ancien stagiaire au sein de Latitude 21 (Fédération neuchâteloise de coopération), la rédaction du dossier aurait été plus complexe. « Pour moi, tout était compliqué. C’était vraiment une nouvelle manière de demander un soutien. Il fallait planifier et découper le projet en sections, puis encore en sous-sections. » Et son mari de préciser : « Le dossier de la FICD n’est pas fait pour simplement de la construction. Loïc et sa compagne ont été capable de voir au-delà en ajoutant une vraie dimension sociale à notre projet : diminuer le taux d’échec dans le milieu scolaire et prévenir les risques de tous types d’abus, par exemple. »

Suivi des travaux

Bien évidemment, le couple suit de très près l’avancée des travaux. Les réseaux sociaux et les nouvelles technologies ont également un impact sur la sensibilisation du public et des donateurs. « Je reçois de nombreuses photos par WhatsApp, ce qui permet d’alimenter le site internet et de donner des informations à nos membres », explique Philipp. En outre, la célèbre messagerie instantanée facilite le contact avec les donateurs, ce qui ne manque pas d’avantages selon Ruth : « On reçoit les photos et par un simple transfert, nos soutiens ont des nouvelles en direct de l’évolution des travaux. C’est motivant. Ils voient que nous avançons et renouvellent ainsi plus facilement leurs dons. » 


Texte : Bruce Rennes, chargé de projets ● FICD