L’Association suisse de soutien à l’université des Montagnes est devenue membre de la FICD en fin d’année dernière. Son président, Charly Yafong, nous présente en détail son organisation.

Membre FICD :

ASS-UDM (Association suisse de soutien à l'Université des Montagnes au Cameroun) est une association à but non lucratif. Créée dans le canton du jura en 2012, l'association est religieusement et politiquement neutre. Nous travaillons en appui des actions de l’AED (Association pour l’Education et le Développement), promotrice de l’Université des Montagnes (UdM).

Fort de ces axes de travail, nous avons priorisé le réseau, la disponibilité et l'expertise des membres en fonction des cotisations. Cela dit, les sources de financement de l'association viennent quasi totalement des projets que nous soumettons aux financements et, dans une moindre mesure, des cotisations des membres. »

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis de nationalité camerounaise et âgé de 42 ans. J'ai une formation d'ingénieur (diplôme obtenu en Suisse) dans le domaine électronique.

Après avoir travaillé durant plusieurs années comme développeur en électronique dans une entreprise du canton du Jura, j'ai été engagé comme maître professionnel d'électronique à l'Ecole des Métiers de Fribourg, poste que j'occupe encore actuellement.

Dans le cadre de mon activité de maître professionnel, j'ai passé un Diplôme d'Enseignement des Branches Professionnelles (DBP), obtenu à l’Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle (IFFP). J’ai aussi suivi des formations continues dans le domaine de la formation des adultes, telles que le FESA (Certificat fédéral de formateur d'adulte). Actuellement, je prépare un CAS en bases d'accompagnement des adultes en formation. Je suis également engagé à temps partiel par l'IFFP comme didacticien.

Dans quel contexte l’association ASS-UDM a-t-elle été créée ?

L'idée de l'association m’est venue à la suite d’un voyage au Cameroun, en 2005, à l'Université des Montagnes (UdM). J’étais alors accompagné par un de mes professeurs de l'école d'ingénieurs d'Yverdon. Au cours de notre voyage, nous avons constaté qu'il y avait un certain nombre de déficits dans la formation des ingénieurs sur place et, donc, des actions à mener dans ce pays. À notre retour, au vu de l'ampleur de la tâche nous avons pensé qu'il était important d'encadrer nos actions par un projet associatif. L'idée a fait son chemin pendant plusieurs années et le projet s’est matérialisé à la fin de l’année 2011, au cours d’une discussion dans un bistrot delémontain, avec plusieurs amis ou connaissances, réunis autour de ce projet … le tout, en dégustant de la damassine jurassienne !

Quels sont les projets qui ont été développés ? Et quelles sont vos sources de financement ?

Dès le départ, notre volonté a été d'orienter cette association vers la réalisation de projets d'éducation au Cameroun, en exploitant les 3 volets ci-dessous :

Encourager le déplacement des experts suisses pour des missions d'enseignement à l'UdM.
Rassembler du matériel pour équiper les salles de classes et laboratoires à l'UdM.
Développer de nouveaux projets d'éducation en faveur de la jeunesse camerounaise.
Fort de ces axes de travail, nous avons priorisé le réseau, la disponibilité et l'expertise des membres en fonction des cotisations. Cela dit, les sources de financement de l'association viennent quasi totalement des projets que nous soumettons aux financements et, dans une moindre mesure, des cotisations des membres.

Pouvez-vous nous présenter en quelques mots l’Université des Montagnes (UdM) ?

L'UdM est une Université créée par la société civile camerounaise, regroupée au sein de l'Association pour l'Education et le Développement (AED). Il est important d'insister sur le caractère privé associatif de l'UdM, qui est portée par le regroupement d'environ 200 camerounais. Actuellement, une demande a été déposée, afin que l’association soit reconnue d'utilité publique, auprès des pouvoirs publics camerounais.

L'Université existe depuis l'année 2000. Les formations proposées concernent le domaine médical et paramédical (médecins, pharmaciens, vétérinaires, soins infirmiers, kinésithérapie, etc.), le domaine technologique (biomédical, informatique, énergie, mécanique, etc.) et le domaine des sciences agronomiques. Pour intégrer l'UdM, les élèves doivent posséder le baccalauréat.

À côté de l'Université, nous possédons un centre de formation des métiers dénommés CMPM (complexe des métiers et des professions des montagnes). La vocation du CMPM est de dispenser des formations professionnelles de courte durée (2 semaines à 1 année) aux jeunes ayant le niveau pré-baccalauréat. Actuellement le CMPM forment des techniciens en énergies renouvelables et d'autres formations sont en cours d'ouverture.

Comment sont payés les frais de scolarité des élèves ?

Les frais de scolarité sont assumés par les parents des élèves.

Comment se déroule le suivi de vos projets sur place ? Vous y rendez-vous régulièrement ? 

Le suivi des projets s’effectue de deux manières : par des réunions régulière en ligne et par deux déplacements annuels sur place (Ndlr : au moment de l’entretien Charly Yafong est justement sur place pour le suivi des projets).

La crise de la Covid-19 a-t-elle eu un impact sur le fonctionnement de l'Université ?

Oui. La crise sanitaire a impacté l’Université sur plusieurs plans : tout d’abord, le confinement, imposé par les autorités camerounaises durant les mois d’avril et de mai 2020, a rallongé l’année académique 2019/2020. Ensuite, le ralentissement économique lié à cette crise a influencé le taux de recouvrement des droits de scolarité demandés aux élèves. Celui-ci a diminué car les parents n’ont plus d’argent.

Pour quelles raisons avez-vous souhaité adhérer à la FICD ? 

Nos motivations sont multiples : réseauter, bien évidemment. Ensuite, profiter de l’expérience des autres membres et partager la nôtre avec l’ensemble de la communauté. L’échange entre porteurs de projets étant toujours bénéfique. Enfin, trouver de nouvelles sources de financement pour l’élaboration de nos projets.