Quatre ans après le collège de Delémont, l’école secondaire de Saint-Imier accueillera la 9e édition de la Fête de la Solidarité ; c’est la seconde fois que la manifestation phare de la Fédération interjurassienne de coopération et de développement (FICD) sera organisée dans le Jura bernois. La première étape visible de ce processus fut la rencontre organisée le 9 septembre 2019 entre les organisations membres de la fédération et les enseignant-e-s de l’établissement. L’objectif était de faire émerger des idées d’activités qui se dérouleront en classe durant l’année scolaire 2020-2021. La fête, quant à elle, se déroulera le samedi 25 septembre 2021.

Cette année, la proposition de la FICD tombe à pic, poursuit le directeur, d’autant plus que le concept de la Fête de la Solidarité est bien cadré, cela facilite le travail et nous profitons de votre expérience. »

«À partir de maintenant, vous disposez de trois quart d’heure pour faire connaissance avec les organisations que nous accueillerons tout au long de l’année », lance le directeur de l’école secondaire de Saint-Imier Domenico Di Paolo. C’est le début d’un «souk aux idées» entre les responsables des associations présentes et les enseignant-e-s de l’école. Quelques semaines auparavant, les Organisations non gouvernementales (ONG) et le secrétariat de la fédération ont planché sur un riche catalogue d’activités à réaliser en classe. Le catalogue n’a pas vocation à être figé, il peut être approfondi, et même modifié, selon les mots d’Olivier Girardin, président de la FICD. La secrétaire générale Isabelle Boegli souligne que de « nouveaux projets peuvent naître des échanges qui auront lieu ce soir ». Le catalogue est indicatif et évolutif, ainsi les enseignant-e-s auront donc la possibilité d’ajuster les activités à leurs besoins et à leurs souhaits.

Un tour du monde de 45 minutes

L’incontournable et très médiatique problématique des réfugiés, la découverte de la culture marocaine, la problématique énergétique au Zanskar, l’accès à la terre au Burkina Faso, plus généralement les défis de l’agriculture en Afrique et le soutien à l’hôpital d’Arabkir en Arménie sont quelques-uns des sujets abordés ce soir-là pour un tour du monde de 45 minutes bien particulier.

Les dix associations représentées ce soir-là et la vingtaine d’enseignant-e-s présent-e-s se sont donc engagé-e-s dans des discussions et débats passionnés et passionnants. Avant de se lancer, certain-e-s enseignant-e-s s’isolent pour relire en détail le catalogue et ainsi peaufiner leur réflexion, d’autres s’approchent des stands et débutent la conversation avec les ONG. C’est le début de la découverte entre deux mondes différents qui devront accorder leurs violons tout au long de l’année scolaire. Coller au plan d’étude tout en intégrant un nouvel univers, voilà le défi auquel seront confrontés les différents acteurs de la Fête de la Solidarité. La direction de l’école, quant à elle, se frottera à un travail d’équilibriste afin de planifier de manière efficiente l’ensemble des activités de l’établissement.

Le cheminement d’une école engagée

C’est à Domenico Di Paolo, 23 ans d’enseignement à Saint-Imier, dont 2 comme directeur, qu’il revient d’exercer ce rôle d’alchimiste en chef. Mais il ne semble nullement impressionné par le défi : « chaque année une thématique est travaillée par l’école. L’an dernier, nous nous sommes concentrés sur l’image de l’établissement, avec la création de deux personnages emblématiques ». Les deux mascottes, Esteban et Sia apparaissent dorénavant sur l’ensemble des documents de l’école. « Cette année, la proposition de la FICD tombe à pic, poursuit le directeur, d’autant plus que le concept de la Fête de la Solidarité est bien cadré, cela facilite le travail et nous profitons de votre expérience. » En outre, Domenico Di Paolo relève l’importance pour les jeunes de rencontrer des gens différents, ce qui sera le cas avec les interventions prévues en classe, « Le plus gros de mon travail sera d’organiser les cours en fonction des envies de chacun. » La longueur des activités prévues, la disponibilité des uns et des autres seront parfois très certainement un vrai casse-tête, mais le directeur pourra compter sur le soutien sans faille du secrétariat de la fédération pour réaliser cet exercice particulier.

Promotion de l’Agenda 2030

Bien évidemment, à travers les différentes activités proposées par les ONG, les 17 objectifs de développement durable ne sont pas oubliés. Ainsi, le catalogue de la 9e Fête de la Solidarité comporte un volet de promotion du concours national Eduki, une organisation qui a pour but de promouvoir l’éducation et la sensibilisation des jeunes au travail des organisations internationales et à la coopération internationale. Intitulé « Agissons pour la paix ! », en lien avec l’objectif de développement durable 16 (ODD) « Paix, justice et institutions efficaces », il donne l’opportunité aux élèves d’exprimer leurs messages et idées pour un monde plus pacifique et durable. Il existe de multiples manières de contribuer à l’ODD 16 : en dénonçant le harcèlement sur les réseaux sociaux ou en luttant contre les formes d’extrémismes, par exemple.

Des rendez-vous tout au long de l’année

Après cette rencontre, les enseignant-e-s disposent de quelques semaines pour approfondir le projet qu’ils-elles auront choisi. Ensuite, ils-elles prendront contact avec les responsables des organisations afin de planifier les interventions. « Le directeur et moi-même faciliterons les contacts, si nécessaire », rappelle Isabelle Boegli. En effet, souvent en déplacement, les bénévoles des associations sont parfois injoignables, d’où l’utilité d’une étroite collaboration entre la FICD et l’école. C’est par une bonne communication entre deux mondes aux spécificités propres que passera le succès de cette 9e Fête de la Solidarité.


Bruce Rennes, chargé de projets ● FICD